
Avez-vous déjà senti une odeur si nauséabonde qu’elle vous a fait couler les yeux —pour découvrir que quelqu’un s’apprête à manger cet aliment? Oui, le monde est plein d’amateurs de bonne nourriture qui ne laissent pas une «petite» odeur les empêcher de savourer un bon repas. Malgré l’odeur forte et piquante, de nombreux amoureux de la nourriture jureront par leurs saveurs riches —qui sait, peut-être que certains de vos plats préférés figurent parmi les plus puants! Alors, explorons le monde audacieux des plats malodorants et voyons pourquoi les gens les aiment.
Surströmming (Suède)

Le surströmming, un hareng fermenté traditionnel du nord de la Suède, est réputé pour son odeur, résultat de la fermentation anaérobie qui produit des composés de soufre. Bien qu’il ne soit pas formellement illégal, les compagnies aériennes ont mis en place des directives contre l’ouverture des conserves de surströmming à l’intérieur des avions en raison de préoccupations de sécurité liées à son odeur forte.
Sup Tulang (Malaisie)

Ce classique malaisien repose sur la cuisson lente des os de bœuf ou de mouton jusqu’à ce que la moelle se fonde dans un bouillon riche et gras. L’arôme profond et musqué emplit l’air, devenant plus fort à mesure qu’il se mélange avec des épices audacieuses telles que l’anis étoilé, la cannelle et les clous de girofle. Mais ceux qui restent pour la première bouchée sont récompensés par un bouillon soyeux et savoureux, et des cuillérées de moelle beurrée.
Chitterlings (États-Unis)

Les chitterlings sont des intestins de porc cuits lentement dans un ragoût épais et savoureux, servis avec du pain de maïs ou du riz. Bien qu’ils soient populaires en tant que plat traditionnel du Sud, leur forte odeur de ferme divise les gens. Le processus de nettoyage et d’ébullition emplit également la cuisine d’une odeur âcre et musquée qui a tendance à persister.
Igunaq (Inuit)

Cette soupe est un plat inuit à base de viande de morse ou de phoque vieillie, naturellement conservée sous terre pendant des mois jusqu’à ce qu’elle devienne tendre et riche en saveur. La viande est cuite lentement dans de l’eau ou un bouillon, souvent avec de l’huile de phoque et occasionnellement des légumes racines si disponibles. C’est un mets délicat parmi les communautés inuit du Nunavut, du Groenland et de certaines parties de l’Alaska.
Andouillette (France)

L’andouillette est une saucisse française faite à partir d’intestins de porc, célèbre pour son odeur fortement piquante. L’arôme, souvent comparé à celui d’une ferme ou à une forte odeur corporelle, provient de la muqueuse digestive naturelle utilisée dans sa préparation. Qu’elle soit grillée ou poêlée, la saucisse dégage une odeur très forte qui peut être accablante pour ceux qui ne sont pas habitués.
Œufs de cent ans (Chine)

Les œufs de cent ans subissent une préservation pendant plusieurs semaines ou mois. Leur odeur distinctive de soufre et d’ammoniaque provient du processus de durcissement alcalin. Malgré leur arôme polarisant, ils demeurent un symbole d’innovation dans la préservation des aliments.
Kusaya (Japon)

Ce poisson séché trempé dans la saumure a été décrit comme l’un des aliments les plus odorants du Japon. Originaire des îles Izu, la saumure est vieille de plusieurs siècles et se transmet de génération en génération pour maintenir sa saveur particulière. De plus, le kusaya, qui est riche en protéines, était autrefois essentiel pour préserver le poisson.
Tiet Canh (Vietnam)

Une délicatesse au Vietnam, le tiet canh est préparé à partir de sang de canard frais, mélangé avec de la sauce de poisson, et qui prend une consistance gélatineuse. Son odeur métallique forte, provenant de sa haute teneur en fer, peut être écrasante, mais pour les habitants, c’est une friandise pleine de saveur qui offre un goût profond et umami.
Natto (Japon)

Le natto est un plat japonais à base de soja qui subit un processus de préparation unique, ce qui lui confère une texture collante et un arôme fort. Il est riche en nutriments, en particulier en protéines, en vitamine K et en probiotiques. Le plat a une consistance filandreuse caractéristique que certains trouvent difficile, mais il reste un incontournable pour ceux qui apprécient sa riche saveur umami.
Lutefisk (pays nordiques)

Ce plat de poisson gélatineux, généralement fabriqué à partir de morue séchée trempée dans de la soude, a un arôme puissant qui persiste longtemps après le repas. Sa texture fait également débat: certains le trouvent soyeux, d’autres le comparent à de la gelée ratée. Une fois rincé et cuit, le lutefisk est servi avec des pommes de terre, des pois et du beurre ou une sauce à la crème pour adoucir son caractère intense.
Shiokara (Japon)

Le shiokara est le pari gastronomique le plus audacieux du Japon, un plat si piquant qu’il rend le natto presque doux. Fait à partir de calmars conservés dans leurs propres entrailles avec du sel, il développe une profondeur intense qui persiste longtemps après la première bouchée. Généralement consommé en petites quantités avec du saké, le shiokara est un plat qui exige soit une pleine appréciation, soit un retrait prudent —il n’est pas pour les âmes sensibles.
Égousi (Nigeria)

Cette soupe se démarque par un parfum profond qui persiste. Elle est faite à partir de graines de melon moulues, d’huile de palme et d’un assortiment de protéines comme le poisson séché ou les abats. Le mélange d’ingrédients riche en umami, en particulier les fèves de locuste fermentées (iru), donne au plat son âpreté caractéristique. Mais sous ce parfum audacieux se cache un classique d’Afrique de l’Ouest épais, noiseté et satisfaisant.
Doenjang-jjigae (Corée)

Ce ragoût coréen a un arôme inimitable que certains adorent et que d’autres fuient. Le parfum profond et terreux provient de sa pâte de soja vieillie, qui donne au plat son odeur caractéristique. Mais ne vous laissez pas tromper: son bouillon savoureux, garni de tofu, de légumes et parfois de fruits de mer ou de viande procure un confort absolu.
Ragoût de chou puant (cuisine amérindienne)

Le chou puant, une plante nommée ainsi en raison de son odeur forte et désagréable, est utilisé dans la cuisine amérindienne. Faire bouillir élimine ses produits chimiques naturels et piquants, rendant l’air épais avec une odeur terreuse, presque pourrie. Cependant, une fois les toxines éliminées, les feuilles sont utilisées dans les ragoûts, où elles ajoutent une saveur herbacée et profonde.
Smalahove (Norvège)

Le Smalahove est un plat traditionnel norvégien qui est particulièrement apprécié pendant Noël. Il consiste à cuisiner une tête de mouton, une pratique qui remonte à des siècles et qui était à l’origine populaire dans les communautés plus pauvres comme un moyen d’utiliser chaque partie de l’animal. Ce plat a une odeur forte et âcre, avec un arôme terreux qui peut être assez écrasant.
Boudin noir (Irlande)

Fabriqué à partir du sang et de la graisse de porc, le boudin noir dégage une forte odeur métallique qui s’adoucit en un arôme savoureux lorsqu’il est cuit. L’intérieur est étonnamment moelleux et presque crémeux, contrastant avec une enveloppe croustillante, frite à la poêle. Souvent accompagné de pommes caramélisées ou de purée de pommes de terre, ce plat est un incontournable chez ceux qui apprécient les saveurs audacieuses.
«Stink heads» (Alaska, États-Unis)

Traditionnellement préparées par le peuple yupik de l’Alaska, les stink heads («têtes puantes» en anglais) sont des têtes de saumon fermentées dans des fosses pendant des semaines. Leur odeur aigre et forte se développe par l’action microbienne naturelle. Véritable source de protéines durant l’hiver, cette pratique souligne l’innovation autochtone dans la conservation des aliments dans les climats froids.
Sambal Petai (Singapour)

Le sambal petai est un plat d’Asie du Sud-Est qui associe des fèves de petai, connues pour leur arôme prononcé, à une sauce sambal épicée à base de piments. Souvent sauté avec des crevettes, des anchois ou de la viande hachée, ce plat regorge de saveurs intenses. Les fèves de petai ajoutent une touche de noisette, tandis que le sambal apporte chaleur et acidité.
Pizza au durian (Asie du Sud-Est)

Le durian est déjà tristement célèbre pour son odeur forte et sulfurique, mais lorsqu’il est combiné avec du fromage fondu, l’arôme atteint un tout autre niveau d’intensité. Le fruit sucré et crémeux contraste avec le fromage riche et filant, créant un plat qui est soit divin, soit insupportable, selon celui à qui vous demandez.
Yeux de thon (Japon)

Les yeux de thon sont un aliment de base du marché japonais, connus pour leur texture gélatineuse et leur arôme de poisson. Riches en oméga-3, ils sont bouillis ou cuits à la vapeur, puis assaisonnés de sauce soja. Ils étaient autrefois un sous-produit du traitement du thon et sont maintenant devenus une délicatesse peu coûteuse et riche en nutriments pour les mangeurs aventuriers.